je ne veux pas te voir grandir (calista)

je ne veux pas te voir grandir

[i]ft @Calista Jenner
Les disputes étaient de plus en plus fréquentes, l'incompréhension de leurs paroles les menaient directement au conflit. De façon permanente. Diane se sent dépassée par la situation, et quand elle est dépassée elle est incapable de gérer ses émotions. Damian est de retour, ce père dont Calista manque cruellement, ce père qu'elle réclame ardemment en oubliant qu'elle est là, elle. Jalousie qui n' a pas lieu d'être. Mais jalousie qui s'enroule autour de son palpitant, déjà blessée de savoir qu'elle sera reléguée au second plan pour profiter de passer du temps avec son père. Damian, la tendresse infinie, mais la douleur aussi.
Calista la défie, autorité piétinée. Diane est excessive dans ses réactions, dans ses idées, dans ce qu'elle entreprend. C'est sans plus réfléchir et répondre au dernier texto de sa fille qu'elle monte au volant de sa voiture pour conduire jusqu'à Langley, quartier respectable dans lequel elle travaille, un petit restaurant plutôt joli mais ça ne fait pas tout aux yeux de Diane. Elle a de l'argent, elle a trimé toute sa vie pour que sa fille puisse aller dans l'école de son choix, pour que Calista ne manque de rien, mais elle refuse son aide. Elle la rejette de la pire des façons. Pensées entrain d'encombrer son esprit quand Diane appuie sur la pédale d'accélérateur pour rouler plus vite. Sa colère est palpable, là, elle ne la quitte pas. Calista ne sortira pas ce soir, elle a dit non. Comme si c'était censée retenir une jeune adulte de vingt ans.
Aux yeux de Diane, elle est toujours son bébé. Toujours sa petite fille. Ce tout petit bébé qu'elle a bercé entre ses bras quand elle n'avait que quinze ans. Ce tout petit bébé à qui elle a chanté des berceuses en lui donnant des biberons. Calista est son enfant, la prunelle de ses yeux, elle sera toujours la personne la plus importante pour elle, même si Diane a de drôle de façon de le montrer, même si ce n'est pas toujours évident de s'en rendre compte surtout.
Elle se gare rapidement devant le restaurant, jetant un oeil à sa montre. Calista termine dans cinq minutes, parfait. Elle sort de la voiture et entre, sourire sur ses lèvres et visage innocent, comme Diane sait toujours si bien l'afficher en public. Bonjour monsieur Sawyer, je suis ravie de vous voir. elle s'adresse au patron de Calista, parfaite mère de famille, une image lisse pour tout ce qu'elle n'est pas. Madame Clayton vous avez une mine radieuse ! Quelle mère aimante vous faîtes vous êtes venu chercher Calista ? Je vais la laisser partir plus tôt. Diane offre un grand sourire à cet homme qui s'approche de sa fille pour lui dire qu'elle peut partir. Plus tôt que prévu. Mais c'est l'effet Diane. Allez chérie, va enlever ce tablier, on rentre. elle s'impose, comme toujours.

Plus les minutes passaient et plus je sentais que l’ouragan allait débarquer dans le petit restaurant surtout qu’elle ne me répondait plus. Je détestai quand elle me faisait ça et elle le savait. Tout en me mordillant légèrement la lèvre d’agacement, je continuai de laver les tables et de monter les chaises pour ensuite pouvoir passer la serpillière et rendre l’endroit étincelant. Je ne comprenais de moins en moins ma mère et son comportement depuis un certain temps. J’avais beau tenter de faire des efforts, rien n’y changeait alors j’avais décidé d’arrêter d’en faire. Après tout je n’avais plus deux ans et j’étais assez grande pour prendre mes propres décisions, même si elle pensait le contraire. C’était dans de tels moments que je regrettai la présence de mon père. Peut-être m’aurait-il soutenu dans de tels moments où alors il aurait été du côté de ma mère, ce qui m’aurait fait encore plus enrager, je devais bien l’avouer. Mais voilà, il n’était pas là et je ne pouvais donc pas savoir comment il réagirait et le harceler de messages ne servirait à rien, vu que la plupart du temps il les lisait mais ne prenait même plus la peine de me répondre. A croire que son boulot d’avocat était bien plus important que sa fille unique. Unique, je l’espérais parce que finalement vu son absence dans ma vie, il pouvait très bien avoir des enfants dans d’autres foyers. Je secouai la tête pour chasser toutes ces drôles d’idées et se fut à ce moment-là qu’une voix que j’aurai pu reconnaître entre mille et qui m‘énervait plus qu’autre chose ces derniers temps parvint à mes oreilles. Une grimace apparu sur mon visage et je tentai d’ignorer ma mère qui était en train de faire sa belle envers mon patron. Bon et bien je devrai remettre mon second boulot à plus tard, je n’allais pas pouvoir livrer mes clients comme je l’avais prévu. Heureusement qu’ils étaient compréhensifs et qu’avec un sourire j’arrivais à les faire redescendre dans leur colère. Sa demande envers moi me fit pousser un long soupir et je déposais mon regard sur la jeune femme qui se tenait non loin de moi. « Et si je refuse, tu vas faire quoi ? Me punir de sorties ? » La connaissant, elle en était capable et mon âge ne lui ferait ni chaud ni froid sur cette punition. Je n’osais même pas regarder mes autres collègues qui restaient étonnement tous en retrait. Il faut dire qu’ils la connaissaient tous et aucun ne voulait se frotter à elle et je les comprenais. « Franchement tu abuses, ça ne te fait rien de me faire honte devant mes collègues et mon patron ? » Encore une fois, je savais sa réponse et tout en enlevant mon tablier, je la dépassais sans lui lancer un regard. Elle voulait la guerre ? Et bien elle l’aurait, même si je doutais de la gagner. Après tout je vivais encore sous son toit, enfin juste le temps que je mette assez d’argent de côté pour me louer l’appartement de mes rêves mais ça, elle ne le savait pas encore. Elle devait se dire que je voulais simplement économiser et que d’être entretenue comme une adolescente me convenait, alors que pas du tout. Une fois, oui, une fois j’allais réellement sortir de mes gonds et tout lui dire. Mais le plus tard était le mieux, pour nous deux.

je ne veux pas te voir grandir

ft  @Calista Jenner
Diane est imprévisible, tornade extrême, balayant sur son passage tout ce qui lui comprime le coeur. Les émotions se succèdent, sont violentes, et quand elle se sent submerger elle agit sous le coup de l'émotion. ça ne change pas. et ça la perdra. Elle passe la porte du restaurant, sourire aux lèvres et regards qui pétillent, comme si elle était heureuse d'être ici. Dans la peau de la mère aimante qu'elle est, bien sûre qu'elle aime Calista, de tout son coeur. Elle est sa petite fille, son bébé, elle oublie beaucoup trop souvent qu'elle a grandit maintenant, plus proche de l'âge adulte que de l'adolescente qu'elle était il y'a encore quelques années. C'est une idée, téléphone et ordinateur y compris. Impitoyable quand Calista la défiait. Ces derniers temps, leurs échanges étaient houleux, difficiles, les portes claquaient entre deux cris. L'appartement était devenu le théâtre de leurs innombrables disputes. Pourquoi ?
Pourquoi les choses ont-elles changé ? Elles qui ont toujours été fusionnelles. Ces différents ces derniers temps. C'est douloureux surtout. Diane ne sait plus comment faire pour retrouver le lien qu'elles avaient mais plutôt que le formuler, elle va en frontale, elle s'heurte à elle en permanence. Et avec le retour de son père en ville ? Diane sent qu'elle va perdre l'ascendance. ça ne lui plaît pas. ça lui bouffe le myocarde. Calista balance son tablier, le retirant, Diane arque un sourcil. Moi je te fais honte ? Tu te fais honte toute seule Calista. Cesse de faire l'enfant. elle croise les bras sur sa poitrine. Tu n'arrêtes pas de dire que tu fais ce que tu veux, que tu es une adulte, mais tu te comportes toujours comme un bébé. la blonde lève les yeux au ciel. Ce n'est pas de cette façon que les choses se calmeront avec sa fille .Elle en a conscience, ça ne veut pas dire qu'elle change la donne. Au contraire. C'est plus fort qu'elle. Besoin de s'exprimer, d'assoir son autorité. Diane la suit dehors, ouvrant la voiture pour qu'elle entre dedans, sachant parfaitement que le trajet va être un enfer car elles vont se disputer, une fois de plus, pour autant, elle espère que ce qu'elle va lui dire calmera Calista. Je suis venu te chercher parce que je pensais que tu aurais aimé le savoir. Ton père est de retour en ville. et elle va le préférer à elle c'est ça ? Les pensées qui tournent et se bousculent dans son esprit. C'est plus fort qu'elle.Il va rester quelques mois, tu vas pouvoir en profiter. Elle sait que son père lui manque quand il n'est pas là, Damian laisse du vide partout où il passe. Dans le coeur de sa fille, puis dans son coeur à elle aussi. Obligée de faire avec, obligée d'accepter ses absences.

Je l’avais su dès que j’avais vu qu’elle ne me répondait plus. J’avais deviné qu’elle débarquerait au restaurant pour être bien certaine que j’allais rentrer et ne pas sortir comme je le lui avais dit. Peut-être que j’aurais dû me taire ou alors lui mentir. Cela n’aurait pas été la première fois et certainement pas la dernière. Vivre avec elle devenait de plus en plus difficile et pourtant je n’arrivais pas à partir et prendre mon envol. Ce n’était pas à cause de l’argent, du moins pas vraiment mais je n’avais pas envie de la laisser toute seule. Nous avions été abandonnées toute les deux par la personne qui était le plus importante à nos yeux et je ne voulais donc pas lui faire la même chose une seconde fois. Bien évidemment, les mots commencèrent rapidement à monter entre nous et le fait que nous n’étions pas dans notre cocon, ne nous dérangeait pas plus que ça. Heureusement qu’il n’y avait plus de clients, sinon je n’aurais certainement plus eu mon poste de serveuse. Une première pique s’échappa d’entre mes lèvres, enfin c’était plutôt une suggestion qu’une pique et il ne fallut que quelques secondes pour avoir un retour. Ma bouche s’entrouvrit légèrement et à part un petit juron, rien n’en sortit. Ma mère était capable de mettre à exécution ses paroles et je devais avouer que je n’en avais pas envie. Mon téléphone et mon ordinateur était toute ma vie et elle le savait très bien ! Et surtout sans ces deux choses, je n’allais plus pouvoir passer des commandes pour mon second job. Un long soupir s’échappa d’entre mes lèvres alors que j’enlevai mon tablier et que je lui faisais bien comprendre qu’elle me faisait honte. Elle le savait mais s’en fichait pas mal, après tout une mère avait tous les droits, en tout cas selon elle. A sa remarque sur le fait que je me comportai comme un bébé, je la fusillai du regard et ramassait mon sac qui se trouvait derrière le comptoir. Apparemment elle voulait vraiment que j’explose et si elle continuait, cela risquait d’arriver avant que nous soyons rentrées. Mon regard balaya quelques instants la pièce, quand même très étonnée de remarquer que je pouvais entendre les mouches voler, alors qu’en temps normal c’était toujours très joyeux, surtout à la fin du service. « Il faudrait déjà que tu arrêtes de me traiter comme tel ! Si tu le pouvais, je suis certaine que tu me changerais encore mes couches et tu me donnerais toujours des petits pots. Sauf que malheureusement pour toi, j’ai grandis et je peux faire ma vie ! » J’allais continuer ma petite tirade mais je préférais me taire pour le moment, sinon je risquais de regretter certaines paroles. Une fois dans la rue, j’ouvris rapidement la portière de la voiture à ma mère et heureusement pour elle, j’avais eu la bonne idée de venir à pieds. A croire que j’avais sentis que ma soirée n’allait pas se passer comme prévu. A peine installée, la voix de ma mère retentit encore une fois et sa phrase me fit du bien, beaucoup de bien même. Savoir que mon père était de retour me fit très légèrement sourire mais j’étais tellement remontée contre elle, que je n’avais pas envie qu’elle le voit. Je croisais les bras sur ma poitrine, ayant malgré moi, hâte de rentrer pour lui sauter dans les bras. « Géniale ! Du coup, tu vas pouvoir me laisser respirer et te focaliser sur lui. Ça me fera des vacances. » C’était méchant, je le savais mais en même temps j’avais raison. Ma mère allait pouvoir passer ces nerfs sur la personne responsable de son comportement, sur le fait qu’elle me surprotégeait. J’ai toujours été persuadée que si mon père ne disparaissait pas depuis des années, elle n’aurait jamais eu ce comportement envers moi. J’avais essayé de le lui expliquer mais évidemment, elle avait nié en bloc et avait décidé d’être encore plus sur mon dos. « J’espère qu’il pourra rester à la maison et que tu ne vas pas le jeter à la rue parce qu’il a décidé de revenir. Parce que franchement si tu fais ça, y a des chances que cette fois-ci je le suive. » Encore une pique, une pique bien placé et qui risquait d’avoir des répercussions sur notre relation, je le savais. Je m’enfonçais dans mon siège, regardant la route qui menait à la personne qui m’avait vraiment manqué ces derniers temps. Il y avait des fois où je m’étais demandé comment deux personnes si différentes avaient pu s’aimer et surtout faire un enfant ensemble.

je ne veux pas te voir grandir

ft  @Calista Jenner
Diane était venu, sans lui demander son avis, ni sa permission. Si Calista pensait pouvoir faire ce qu'elle voulait, elle se trompait. Diane refusait. Elle refusait que sa fille la repousse comme ça, refusait de la laisser agir dans un sens qui ne lui convenait pas. Diane autoritaire, Diane qui l'étouffe de son amour maternel. A ses yeux, Calista sera toujours son bébé. Elle se rappelle de ce qu'elle a ressenti du haut de ses quinze ans quand elle a pris son bébé entre ses bras, quand sa petite main brune s'est saisit de son doigt si pâle. Ce petit être, mélange de Damian est elle, cette toute petite fille, prunelle de ses yeux, le centre de son univers. Faire ta vie ? Tu n'as que vingt ans Calista ! mais à quinze ans Diane était déjà mère elle, pensée qu'elle balaye rapidement. Bien plus préoccupée par leurs disputes incessantes. Elles sortent du restaurant et montent dans la voiture, une révélation que Diane ne tarde pas à lui donner. Espérant peut être apaiser les choses entre elles ? Difficiles de le savoir.
Damian est de retour, et elle pensait que cette nouvelle ferait revenir un sourire sur les lèvres de Calista. Apparemment pas. Les éclats de voix se font plus denses, plus féroces, femmes de caractères, Calista n'est pas sa fille pour rien, bien au contraire. Il paraît que la phase rébellion est normale chez les adolescentes alors on va dire que je n'ai rien entendu. Diane soupire, en regardant la route, tâchant de ne pas s'énerver pour calmer la situation. Elle ? Capable de tempérer de vives émotions ? Bien sûre que non. Mais Diane joue à la mère calme et responsable, ce qu'elle n'est pas. Ne sera jamais. Une illusion qui peut tromper son monde, mais pas sa famille. Pas les personnes qui la connaisse le mieux. Reproche que Calista ne dissimule pas, Diane fronce les sourcils, serre les dents. Bien sûre qu'elle avait voulu que Damian parte, elle le lui avait dit, et sa vie chez eux n'était que temporaire. Son coeur. Tendresse infinie pour le père de sa fille. Mais eux deux ensemble ? c'était des étincelles, des morceaux d'âmes à se fracasser et des coeurs à rafistoler.Bien sûre, il n'y en a que pour ton père hein ?! pique qui l'atteint. Placée là où il faut pour lui faire mal. Tu n'auras qu'à le suivre la prochaine fois qu'il repartira ! Tu as raison, quittes donc Grimwood, tes amis, aprés tout, tu seras plus libre avec ton père non ? elle n'est pas juste, mais elle attaque elle aussi. incapable de raisonner. Je suis une si mauvaise mère que ça Calista ? Il me semble pourtant que tu ne manques de rien ! Colère dans le coeur. tout ce qu'elle a du faire et sacrifier pour que sa fille ai la vie qu'elle mérite. Petite poupée brune qu'elle a bien trop couvée, se montrant envahissante pour la protéger.